Projection privée

Projection privée

de grands comédiens, le plus drôle des auteurs contemporains, le tout avec jean-michel ribes
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l’histoire

Projection privée met en scène un couple à la dérive, qui n’a plus rien à échanger. La femme passe ses journées vautrée sur un canapé à regarder la télévision, ingurgitant compulsivement feuilletons et spots publicitaires. Pendant ce temps, l’homme s’en va chercher ailleurs ce qu’il ne trouve plus chez lui et ne se gêne pas pour ramener des filles à la maison. Ce soir-là justement, il rentre en galante compagnie. Tous les ingrédients sont réunis pour que le trio joue la grande scène sordide de l’enfer domestique, avec vaisselle cassée, portes qui claquent et noms d’oiseaux. Mais l’intrusion d’un quatrième personnage – la télévision, va bouleverser ce scénario et faire basculer la pièce dans l’absurde. C’est autour d’elle que se polarise le conflit qui, dès lors, va prendre les formes les plus inattendues et les plus explosives. En imposant son ordre (celui de l’irréalité) et en exerçant son emprise tyrannique sur les trois autres personnages, la télévision va leur faire perdre leurs ultimes repères et les derniers liens qui les rattachaient encore à un semblant de réalité.

ce qu’ils en disent

Cette comédie fait un constat implacable des dégâts irrésistibles provoqués par l’addiction aux écrans, et se veut une satire de l’envahissement d’une virtualité qui nous emprisonne et nous étouffe – pièce d’actualité s’il en est ! Peu à peu les personnages, comme happés par le destin de ceux qu’ils ne quittent plus à travers le petit écran, vont prendre l’identité des héros de leur feuilleton préféré. Ils vont incarner et vivre leur quotidien, entre mensonges, amours et disputes, et prendront jusqu’à leur nom. Tout cela finira évidemment dans une tragédie aussi noire que grotesque. Projection privée est avant tout, comme tout le théâtre de Remi Devos, une pièce d’acteur. Ni scénographie illustrative, ni musique à effet, seule l’interprétation portera l’extravagance absurde et drolatique de cette comédie, jusqu’à la faire déraper dans l’horreur. L’inattendu des comportements, la soudaine rupture de sens, la cocasserie des situations construiront une partition jubilatoire pour les comédiens. Du théâtre donc. Du vrai. Jean-Michel Ribes
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