LE LIEN

LE LIEN

attachement féroce

l’histoire |

Qu’est-ce qui retient Stéphane de claquer la porte ? De se lever de table et de partir ? Quand il déjeune chez sa mère, il a l’impression de faire semblant de parler avec elle. Entre eux le malentendu est total. Ce qu’elle raconte ne l’intéresse pas. Christiane, elle, ça lui va, elle ne voit pas le problème. Il est son fils, elle est sa mère. Quoi qu’il pense, dise ou tente, Stéphane doit se rendre à cette évidence du lien et ses beaux discours n’y changeront rien. Au bout du compte, il est toujours assis là, avec ses contradictions, entre ces murs.

ce qu’ils en disent |

Stéphane déjeune chez sa mère. L’acte qui lance l’échange, ou les hostilités, est à la fois anodin et symbolique : il se lève de table. Et ne veut plus se rasseoir. Il ne peut plus tenir cette conversation. Cette absence de conversation. Il va partir, dit-il, partir et ne plus jamais revenir. Une heure vingt plus tard, il est encore là. Qu’est-ce qui le retient ? Quel argument irrésistible, et non formulé, s’oppose aux arguments parfaitement pertinents formulés par Stéphane pour étayer son désir de rompre le lien ? Christiane le sait : c’est ce lien même. François Bégaudeau

ce qu’ils en pensent |

Savamment écrite par Bégaudeau, savamment montée par Panchika Velez, la pièce, permet à Catherine Hiegel de prodiguer une fois de plus sa sensibilité sèche, bougonne, mais poignante. Jacques Nerson, L’Obs
La grande Catherine Hiegel apporte à ce personnage son corps tremblant d’humanité, blessé par l’esprit cynique d’un fils. Pierre Palmade l’incarne avec une fiévreuse complexité, écartelé entre son désir de rompre le lien et l’impérieuse nécessité de s’y soumettre. France Lebreton, La Croix
François Bégaudeau décortique le rapport ogre de la mère au fils sans qu’on ne sache plus qui mange qui. Catherine Hiegel est exceptionnelle de vérité, de force, de détresse sous l’humour, face à un Pierre Palmade étonnant de rigueur dramatique. Fabienne Pascaud, Télérama

2019
2020