les eaux et forêts

les eaux et forêts

le rire souverain de duras

l’histoire

à un passage clouté, un homme se fait mordre par le petit chien d’une femme. Le passant s’en prend à la maîtresse de l’animal qui trouve le monsieur très vulgaire. Une autre femme, témoin de la scène, s’en mêle et la situation part en vrille. L’absurdité prend le relais de la normalité et cet épisode de la vie quotidienne se transforme vite en « catastrophe nationale ». Ces trois agités imaginent Paris contaminé par la rage et la ville anéantie. Peu à peu, derrière leurs emportements et les excès de langage, transparaît la complexité de leur être...

ce qu’ils en disent

Il y a dans ce texte exquis et cruel tout le talent magique de Marguerite Duras. Nous sommes dans les années post-atomiques où le souvenir de la Shoah bouleverse encore profondément toutes les consciences. Mais Marguerite décide d’aborder, en plein Paris, les rapports hommes-femmes sous le biais de la comédie. En utilisant un chien, pourtant très gentil, mais que l’on incite à mordre, notre femme A pense pouvoir attirer dans ses filets un homme à soigner que l’on doit accompagner à l’hôpital, et ensuite… Mais l‘apparition d’une passante B promenant son propre chien modifie tous les paramètres. Soudain, comme chez Beckett, on n’est plus certain de rien. On ne sait plus ce qu’on attend. On se redéfinit en permanence. L’homme se réfugie dans des chansons gauloises. On s’invente des vies. On est tous un peu mythomanes. La poésie et l’élégance de la langue donne à cette sur-comédie le fondement de ce que Duras appelait le théâtre de l’emportement. Comme nos vies capables de basculer à tout moment, le banal, transfiguré, devient extraordinaire. Michel Didym

ce qu’ils en pensent

Marguerite Duras reste fidèle aux thèmes de toute son oeuvre. Mais elle prend avec eux une distance ironique nouvelle. Tout en conservant sa pitié naturelle pour ces destins de passants mal faits et mal éclairés, elle décide d’en rire et d’en faire rire. Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde
Cette nouvelle pièce des Eaux et Forêts est exactement ce que je crains d’appeler un petit chef d’oeuvre. Une espèce d’En attendant Godot féminin... Diabolique à force d’intelligence, le texte de Marguerite Duras est d’une admirable simplicité. Guy Dumur, Le Nouvel Observateur

rencontre avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation du samedi 17 février
2017
2018