la religieuse

la religieuse

ode à la liberté

l’histoire

Invoquant de prétendues difficultés matérielles, les parents de Suzanne Simonin enferment leur fille au couvent. En réalité, c’est parce qu’elle est une enfant illégitime et que sa mère espère expier sa faute de jeunesse. Suzanne est ainsi contrainte à prononcer ses vœux. Après une première période de bonheur et de plénitude, son destin bascule avec l’arrivée au couvent d’une nouvelle supérieure qui sait que la jeune fille désire rompre ses vœux. La supérieure soumet alors Suzanne à une multitude d’humiliations physiques et morales auxquelles prend part l’ensemble de la communauté. Suzanne est condamnée à rester au couvent et ne peut obtenir qu’un transfert dans une autre communauté de religieuses. Cette fois la supérieure tente de la séduire avant de sombrer dans la folie devant l’indifférence et l’innocence de la chaste Suzanne qui réussit enfin à s’enfuir du couvent et s’installe dans la clandestinité.

ce qu’ils en disent

S’appuyant sur une écriture, à la fois drôle et cruelle, Diderot tend un miroir au public de notre temps. Il s’agit ici de mettre en scène nos propres démons, nos angoisses, nos obsessions. Les exorciser dans un cauchemar fascinant. Le roman fictionnel de Diderot prend appui dans la réalité, s’en inspire, pour mieux la détourner et s’en faire l’écho. Dans un hymne d’espoir et de liberté, deux comédiennes incarnent la dualité du personnage de Suzanne Simonin, à la fois interprète et observatrice, accusée et avocate. Elles font renaître les fantômes, vierges folles et monstres, de ces vies arrachées, vrillées. Emmurées dans leur solitude, autour d’elles les « cages » se succèdent : foyer familial, couvents, cellules, maison close. À travers le récit de ces femmes se mêle la parole militante, lumineuse et tendre de Diderot. Il peint un monde complexe, entre perversion et détournement sulfureux, d’où émerge le cheminement d’une femme vers son indépendance, affirmant son droit à la justice et à la liberté. Le théâtre pénètre le réel et s’envisage ici comme tribunal de l’humanité, le spectateur y est convoqué, questionné, pris à parti. Gaële Boghossian & Paulo Correia

rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mercredi 30 novembre
2016
2017