le jeu de l’amour et du hasard

le jeu de l’amour et du hasard

marivaux s’invite aux molières avec quatre nominations

l’histoire

M. Orgon décide de marier sa fille Silvia à Dorante, le fils d’un vieil ami. Comme il est libéral, il veut son consentement. Silvia décide d’un stratagème avant la venue de son promis : elle échange son rôle avec sa femme de chambre, Lisette. Sous ce masque, elle a ainsi tout le loisir d’observer sans être vue l’homme qu’elle doit épouser. Il se trouve que Dorante a eu la même idée de son côté. Il endosse le costume de son valet Arlequin qui pour sa part est ravi de son bel habit de marquis...

ce qu’ils en disent

Les valets ont tout à conquérir, même l’amour et la vérité qu’ils éprouvent pourtant si naturellement. Le « hasard » qui préside à l’action de la pièce, ne leur a pas accordé de « naissance ». Pour devenir ce qu’ils sont, ils ont besoin de l’assentiment de leurs maîtres. La réalisation de leur amour passe par celle de l’amour des maîtres. Le théâtre de Marivaux reflète l’image d’une société immobile, suspendue entre le passé et l’avenir, d’une société qui refuse le changement, mais qui veut jouir, une dernière fois peut-être, de tous ses possibles multiples et contradictoires. « Le mérite vaut bien la naissance. » Cette proclamation de Dorante ne continue-t-elle pas d’interroger nos sociétés d’aujourd’hui ? Catherine Hiegel

ce qu’ils en pensent

Le public s’impatiente de voir Vincent Dedienne dans la peau d’Arlequin. Il n’est pas déçu. Le jeune comique virtuose charme dès son apparition : ludion joyeux et gracieux, clair dans son phrasé, élégant dans ses gestes, il illumine la scène de son sourire ravageur. Avec Laure Calamy (Lisette), irrésistible de drôlerie, il forme un duo tout feu tout flamme. Philippe Chevilley, Les Échos
Cette comédie est sacrément amère et Catherine Hiegel ne s’y est pas trompée. Ce réglage, complexe à atteindre, est à la hauteur de son ambition qui fait la différence entre la facilité et l’exigence. Voilà qui, loin d’avachir le public dans son siège, l’élève et le stimule. Joëlle Gayot, Télérama
Élégance du décor de Goury, somptuosité des costumes de Renato Bianchi, intelligence et sensibilité de la mise en scène, distribution judicieuse. Grâce aux comédiens, quoi qu’en disent les catastrophistes, Marivaux fait encore rire aux éclats. Les jeunes comme les moins jeunes. Jacques Nerson, L’Obs
2018
2019