C'est ainsi mon amour que j'appris ma blessure

C'est ainsi mon amour que j'appris ma blessure

fabrice melquiot, auteur contemporain incontournable

l’histoire

Un aéroport. Un matin où la lumière du jour n’arrive pas à se défaire de la nuit. Il est assis sur un banc. Une valise rouge à ses pieds. Une femme traverse le hall. Vient s’asseoir. Il lui parle mais elle ne l’entend pas. La voix d’un haut-parleur annonce son embarcation. À elle. Uniquement. Lui ne prend pas d’avion. Il reste là. D’autres viennent s’asseoir à ses côtés, repartent. Il se retrouve toujours seul sur son banc. Avec ses mensonges. Avec surtout sa terrible vérité : celle d’un homme invisible. Un simple clochard qui, lorsqu’il rencontre quelqu’un, se crée une histoire. Chaque jour. Une histoire qui lui permet de tenir debout, qui lui permet de supporter demain ou déjà de vivre l’heure à venir. Des couches de peaux neuves à chaque humanité rencontrée.

ce qu’ils en disent

Les aéroports sont des lieux pour l’imprévisible poétique. Des lieux d’où l’on part, des lieux où l’on revient, des lieux où l’on est en transit. Les Aérogares sont représentatives d’une architecture moderne, ample, lumineuse. Bétons et néons, des lieux propres où les sols sont toujours impeccables. Ampleurs et vides des espaces, immenses baies vitrées d’où l’on peut voir les avions atterrir ou décoller, passagers en attente. Si Jacques Brel pleurait sur les amants d’Orly, c’est bien en les isolants du tohu-bohu de la vie extérieure. Une fleur tombe et personne ne semble la remarquer. Fabrice Melquiot procède de même. Il isole. Un aéroport, un homme seul sur un banc à une heure où le trafic paraît interrompu… une femme au loin, dans ses pensées aussi, inaccessible. Qui est cet homme, quelle est sa vérité ? La fable rêveuse peut commencer… Pierre Blain

rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du jeudi 6 novembre