don giovanni

don giovanni

ni dieu ni maître

l’histoire

Flanqué de son valet Leporello qui le sert non sans réticences, Don Giovanni parcourt Séville en fieffé séducteur qui se rit de Dieu et du diable. Donna Anna, fiancée à Don Ottavio, refuse de céder à ses avances et se met sous la protection du Commandeur, son père. Au cours d’un duel nocturne, Don Giovanni blesse à mort le vieil homme et s’en va, sans le moindre remords. Il a déjà en vue ses prochaines victimes : Donna Elvira et Zerlina. Mais le spectre du Commandeur surgit et invite à souper Don Giovanni. Dans son orgueil démesuré, le libertin accepte. Le soir venu, il serre la main que lui tend la statue de pierre et, refusant de se repentir, il ne peut se libérer de l’étreinte du Commandeur qui l’entraîne brûler en Enfer.

ce qu’ils en disent

Ma crainte en abordant la mise en scène de Don Giovanni, c’est d’être rattrapé par le souvenir du Dom Juan que je montais à Nice, il y a une quinzaine d’années. Il faut rendre à Molière ce qui lui appartient. Sa pièce créée cent ans avant l’opéra de Mozart et da Ponte traite de problématiques propres au XVIIe siècle. Si depuis Tirso de Molina, l’abuseur de Séville est un des mythes les plus florissants qui soient, j’ai cependant souvent du mal avec les lectures qui sont faites du Don Juan de Mozart où, malgré l’intervention du surnaturel, l’image du libertin, du séducteur aux mille et trois femmes, est privilégiée. Chez Mozart, le défi à l’autorité et le thème de l’Athée foudroyé ne sont pas moins présents, le festin de pierre n’en a pas moins lieu. Si le mythe de Don Juan est arrivé jusqu’à nous, c’est parce que chaque époque a trouvé sa façon de l’interpréter et dans Don Giovanni, des questionnements nous paraîtront très actuels, nous rappelant au passage que tout chef-d’oeuvre est un extraordinaire laboratoire. Daniel Benoin

2018
2019