george dandin
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george dandin

le dindon de la farce

l’histoire

George Dandin est un riche paysan qui espère réaliser son rêve de noblesse en épousant Angélique, la fille de Monsieur et Madame de Sotenville, nobles qui n’ont plus d’argent. Devenu Monsieur de la Dandinière, il n’en reste pas moins, aux yeux de sa nouvelle famille, un vulgaire paysan et son épouse n’éprouve aucun scrupules à le bafouer jusqu’à se refuser à lui. Mieux, elle se laisse ouvertement courtiser par Clitandre, un gentilhomme. Les tentatives de réaction de George Dandin échouent lamentablement et se changent en autant d’humiliations et de situations burlesques.

ce qu’ils en disent

Face à la dissolution des valeurs humanistes et à la marchandisation de l’individu, le choix de mettre en scène George Dandin de Molière s’est imposé comme une évidence. Derrière le masque de la farce, George Dandin révèle toute la puissance d’une pièce cruelle, engagée, mettant à nu le malheur social. La double destinée tragique d’Angélique et de Dandin se tisse dans un entremêlement de quiproquos et de situations fantasques. Les personnages apparaissent désaxés, mus uniquement par leur objectif social, au-delà de toute éthique ou humanité. Angélique et Dandin se débattent pour échapper à leur destin et s’affranchir de la domination sociale à laquelle ils sont soumis. En épousant Angélique, noble désargentée, Dandin recherche la reconnaissance de ceux dont il accepte la supériorité. Il pense pouvoir accéder à « l’ascenseur social » en transformant son capital économique en capital social. Mais la violence sociale, hier comme aujourd’hui, s’exerce différemment sur les puissants et sur le peuple. Dandin ne peut que se résigner à être exclu d’un monde qu’il croyait accessible. Luttant contre la domination exercée sur les femmes, Angélique cherche également à s’affranchir, fuir un mariage qui n’est qu’une transaction commerciale, fuir la condition féminine et la soumission à l’autorité du mari. Sa quête de liberté passe par l’affirmation de son statut de sujet désirant. La finesse de l’écriture de Molière met en place les rouages délirants de la farce pour en faire émerger avec humour la mécanique grinçante d’une société qui aujourd’hui encore broie l’individu et le mène à sa perte. Gaële Boghossian et Paulo Correia

rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mercredi 11 janvier



2016
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