la mère

la mère

les liens du sang

l’histoire

La mère n’a jamais tenu qu’un seul rôle, le sien. Elle a tout fait pour ses enfants, son mari, sa maison. L’horloge a tourné, les enfants sont loin, le mari s’éloigne, la maison sonne creux. Or le vide de cette vie va trouver une raison de se remplir à nouveau grâce au retour du fils, en panne de cœur. Pour quelques jours la mère ne va l’avoir que pour elle. Se peut-il que ce soit définitif et durable ? Elle voudrait y croire car à son contact, elle se réchauffe, se ranime, au risque de trop en faire... La pièce, en abordant le plus universel des sujets évite l’écueil du tragique et l’écueil du boulevard, on est dans un entre-deux du théâtre, l’écriture singulière de Florian Zeller. Sa Mère n’appartient qu’à lui mais il se pourrait qu’au cours de la représentation elle devienne nôtre.

ce qu’ils en disent

La Mère présente des scènes successives et apparemment similaires, des réalités multiples, afin de nous faire douter, de l’extérieur, de cette réalité : alors nous tombons aussi dans la psyché du personnage. Cela correspond à une structure obsessionnelle dans mon écriture, à ma tentation de créer un vertige. Arthur Adamov dit que le théâtre est le lieu où se heurtent le visible et l’invisible. Je pense que peuvent s’y rencontrer le réel et l’irréel, le conscient et l’inconscient. Je cherche à provoquer un tremblement de terre : le sol n’est plus ferme, on peut douter de tout et tout est possible. Le spectateur doit faire ses choix, puis tout va disparaître de ce qui est là. Dans l’expérience collective du théâtre, il y a cette responsabilité : donner sa forme à l’éphémère. Florian Zeller

ce qu’ils en pensent

Marcial Di Fonzo Bo est un metteur en scène qui a le sens de l’énigme du récit et du secret des êtres humains. Il sait trouver le rythme en passant du temps suspendu au temps qui file à vive allure. Catherine Hiegel y est de nouveau exceptionnellement troublante, sachant être à la fois une femme âgée opiniâtre et une petite fille perdue. Gilles Costaz, Le Point
Catherine Hiegel, en jeans et ballerines, le visage marqué, joue comme une guerrière, déchirée et magnifique : une femme dont le sol s’ouvre sous les pas, et qui s’accroche, se bat. L’étendue des sentiments que l’actrice développe est impressionnante. Brigitte Salino, Le Monde
2015
2016